Un mort de trop à Dijon : quelles responsabilités locales ?

Mercredi 29 novembre 2023

Dans la nuit du samedi 25 au dimanche 26 novembre, un quinquagénaire qui habitait au-dessus d’un point de deal a été tué dans son sommeil à Dijon, dans le quartier Stalingrad. Il a été victime d’une balle perdue durant une fusillade dirigée contre son immeuble.

Deux ans après les violences communautaires impliquant des Tchétchènes en juin 2020, six mois après les incendies d’une école aux Grésilles et d’un bus à Fontaine d’Ouche, Dijon fait ainsi à nouveau la une de l’actualité nationale, en partageant avec Marseille et Nîmes le triste privilège de déplorer une victime collatérale du trafic de drogue.

Quelles responsabilités locales ont pu conduire à ce drame ?

Rien n’a été fait pour dénoncer publiquement ce point de deal connu de tous de longue date, à proximité de la salle de spectacle de la Vapeur. Même les travaux de Via Romana ne l’ont pas empêché de continuer son activité. Un sentiment d’impunité s’est installé.

– L’office HLM a laissé perdurer un trafic à l’intérieur même de ses locaux, en particulier dans les caves. Il a refusé de clôturer l’immeuble et son parking, alors que la « résidentialisation » est recommandée dans ce cas de figure. Il aurait refusé la demande de mutation de la famille du défunt, et réinstallé systématiquement des locataires pour compenser les vacances alors que le danger était connu, notamment une première fusillade en 2019.

– La municipalité n’a pas installé les caméras de vidéoprotection nécessaires pour contrôler efficacement les allées et venues sur ce point de deal. Notre incompréhension porte également sur le manque de soutien aux projets de clôture de deux copropriétés privées voisines, confrontées depuis des années au débordement de ces trafics. Ces projets, sur lesquels nous avions interpellé le maire par une question orale dès 2020, n’ont toujours pas abouti. Malgré notre intervention au conseil municipal en juin 2023, la demande d’autorisation de travaux de la copropriété la plus proche de l’avenue Stalingrad a été un nouvelle fois refusée depuis, sans aucun dialogue.

Le trafic de drogue s’est répandu partout à Dijon, avec une escalade dans la violence. L’implication de l’État ne suffira pas à le combattre efficacement, sans une volonté politique de la part de la municipalité.

 

Groupe Agir pour Dijon
Président Emmanuel BICHOT
Vice-présidente Laurence GERBET