Restitution de notre enquête sur la mobilité des piétons et vélos à Dijon

ENQUÊTE AGIR POUR DIJON SUR LA MOBILITÉ DES PIÉTONS ET VÉLOS À DIJON

SYNTHÈSE DES RESULTATS

Le mouvement Agir pour Dijon a lancé fin 2022 une grande enquête sur les difficultés rencontrées par les piétons et les vélos à Dijon. Voici la synthèse des résultats de cette enquête, qui montre très nettement que de nombreux problèmes sont rencontrés par l’ensemble de la population, quel que soit le moyen de déplacement.

Sur la centaine de réponses obtenues, 65 % d’entre elles émanent de personnes se déplaçant majoritairement à pied, pour 21 % de vélocipédistes. Les conducteurs de voitures sont logiquement en retrait (6,8 %), mais ceux-ci pointent des problèmes similaires. Les autres utilisent fréquemment plusieurs de ces moyens de déplacement.

  • 99 % des personnes interrogées ont fourni un témoignage personnel ou visuel à propos d’accidents, de constatation d’incivilités ou de comportement dangereux. Certaines réponses décrivent des accidents graves qui auraient pu être évités, d’autres des situations d’angoisse et de peur relatives à leurs sorties pédestres. Ce taux impressionnant de témoignages démontre très clairement que les incivilités et les problèmes des piétons sont très fréquents, répétés et surtout qu’ils surviennent dans la totalité de l’aire urbaine dijonnaise, et non dans un secteur qui serait particulièrement accidentogène.
  • 73 % des réponses notent le sentiment d’insécurité pour les piétons, qui sont constamment sur le qui-vive pour ne pas se faire renverser par des engins silencieux. Les trottinettes sont majoritairement citées comme responsables de cette peur.
  • 38 % des réponses libres comprennent au moins une fois le mot « danger », 30 % le mot « sécurité », et 80 % d’entre elles parlent de comportement très dangereux de la part d’usagers de la route. La plupart du temps, les griefs se portent sur les actions des vélos et des trottinettes ne respectant pas le code de la route. La vitesse est également largement pointée du doigt, pour plus de la moitié des témoignages.
  • 57 % des réponses évoquent des insuffisances concernant les aménagements : erreurs de balisage, revêtements glissants, danger à certaines intersections… Il est évident qu’un travail de fond doit être fait à ce propos, tant les problèmes sur certains tronçons de voirie sont criants. Certains témoignages font part de l’abandon du vélo, celui-ci devenu trop dangereux à utiliser à Dijon à cause d’un balisage mal géré et souvent dangereux.
  • 76 % des personnes ayant répondu à l’enquête proposent une ou plusieurs solutions en lien avec le respect des règles. Beaucoup évoquent le manque de civisme des contrevenants, et surtout l’impunité avec laquelle ils agissent. Cette impunité ne pouvant qu’inciter à la récidive, la proposition d’un raffermissement des contrôles – spécifiquement aux feux rouges – et surtout d’une verbalisation systématique des vélos et trottinettes qui ne respectent pas le code de la route est très marquée dans les réponses. Une autre piste évoquée est celle de la formation des jeunes et de la prévention à faire auprès de ceux-ci à l’école et surtout par la mairie.  Il est également proposé une régulation des secteurs autorisés aux vélos et trottinettes, afin de rendre aux piétons le sentiment de sécurité, spécifiquement sur certaines voies piétonnes. Une limitation de vitesse imposée pour les véhicules électriques dans les secteurs piétons est également appelée avec force, si leur interdiction est impossible.

Il est à noter que de nombreuses réponses évoquent également d’autres sujets de préoccupation (saleté des rues, état de l’intégrité des trottoirs, déjections canines, etc.), la voirie étant manifestement un sujet qui tient particulièrement à cœur aux Dijonnais.

En conclusion, il ressort de cette enquête que la mobilité des piétons et vélos est un problème majeur de la ville, et que sa gestion est loin d’être vue comme idéale par les Dijonnais. La peur de l’accident est très présente, spécifiquement pour les séniors et les enfants à pied. Mais ce danger est également évoqué dans les témoignages des usagers du vélo, qui redoutent les accrochages dus à un balisage de mauvaise qualité ou totalement illogique. Les conducteurs de voitures, eux, rejoignent les piétons en évoquant un problème important relatif aux incivilités de ceux qui se déplacent à vélo ou en trottinette. Le respect de la loi et surtout la verbalisation par la police constituent ainsi la première demande des Dijonnais interrogés, juste avant la prévention. Enfin, on peut aisément ajouter que chaque Dijonnais ou presque a au moins une fois été témoin d’un accident ou d’une incivilité pouvant y conduire, et ce dans n’importe quel secteur de la ville.